Samedi 16 novembre 2019,
5 ans après l’incendie des Tattes:
À 10h dans la cour des Tattes,
recueillement en mémoire des sinistrés.
À 15h place de la Navigation,
manifestation pour une vie digne.
Vous vous rappelez que dans la nuit du 16 au 17 novembre 2014, un grave incendie a coûté la vie à un requérant d’asile érythréen et a blessé plus de 40 hommes qui logeaient dans le bâtiment. Certains ont dû se lancer par la fenêtre pour échapper aux flammes, le système anti-incendie étant défectueux.
Une enquête a alors été ouverte pour savoir qui devait endosser la responsabilité de cette catastrophe, en plein Genève. Les experts chargés de l’enquête ont mis l’Etat en cause, mais celui-ci a contesté les résultats avancés. Depuis lors, silence complet : notre lettre adressée au Ministère public pour lui demander des nouvelles de cette enquête est restée sans réponse.
Pire encore : il est difficile de savoir où et dans quelle situation administrative se trouvent les sinistrés. C’est une démarche juridique qui permettra peut-être, 5 ans après le drame, de savoir où se trouvent les personnes concernées. Certaines ont reçu des autorisations de séjour (paraît-il), d’autres ont quitté la Suisse (sans indemnisation), d’autres encore sont toujours munies de « papiers blancs », dans une complète incertitude quant à leur sort et à leur indemnisation.
C’est le cas d’Ayop Aziz, le jeune Tchadien que l’état voulait expulser après l’incendie, mais qui s’est rebellé et dont le réseau solidaire s’est mobilisé jusqu’à occuper l’aéroport pour empêcher son expulsion. Il est toujours à Genève, avec un « papier blanc », épuisé par l’attente et les diverses mesures d’intimidation dont il a fait l’objet à plusieurs reprises (une arrestation et un emprisonnement parce qu’il était allé jouer au foot à Nyon, une assignation à résidence sur un périmètre restreint).
Le Grand Conseil vient d’adopter une motion qui demande aux autorités qu’aucune victime ne soit expulsées tant que la procédure judiciaire est en cours et que l’indemnisation n’a pas été précisée.
A la mort de Fikre dans l’incendie des Tattes en 2014 se sont ajoutées celles de deux jeunes requérants d’asile : Yemane en 2018, puis Ali en 2019. Les conditions d’accueil ou plutôt de fermeture à l’égard des mineur-e-s non-accompagné-e-s, requérant-e-s d’asile ou non, dans notre canton et notre pays sont déplorables. Il faut le dire, le crier encore une fois samedi 16 novembre, date anniversaire de l’incendie des Tattes.
Le matin du 16 novembre 2019 à 10h, dans la cour même des Tattes, une plaque commémorative sera fixée sur le bâtiment où a eu lieu l’incendie, afin que l’on se rappelle. Il s’agira d’un moment de recueillement, suivi d’un thé-café-croissants.
Le samedi après-midi 16 novembre à 15h, sur la Place de la Navigation, rendez-vous pour la manifestation.
NON AU DENI DE JUSTICE,
NON AU DENI D’HUMANITE
MINISTERE PUBLIC :
ON VEUT LA TRANSPARENCE !
AYOP RESTERA !
ET LES AUTRES SINISTRES AUSSI !