L’Appel Dublin s’invite dans les centres fédéraux!

Signez l’appel contre l’application aveugle du règlement Dublin: www.appeldublin.ch

Votée en juin 2016, la dernière mouture de la loi sur l’asile est entrée en vigueur en mars 2019. Ses initiant-e-s, avaient promis un système plus rapide, et donc plus humain. L’accélération des procédures devait permettre aux personnes vouées à rester en Suisse un délai d’attente moins long, tandis que les personnes ne méritant pas l’asile selon le SEM pourraient être fixées plus vite sur leur sort.

La réalité qui se cache derrière ces promesses est bien moins rose. L’accélération des procédures est notamment due à un raccourcissement des délais de recours. Pour les cas Dublin, il n’est que de 5 jours ! De plus, les « avocats gratuits » tant décriés par l’UDC durant la campagne sont payés de manière forfaitaire et ne bénéficient que de quelques heures par requérant-e à défendre. Ainsi, les dossiers nécessitant des investigations plus poussées, notamment la récolte de moyens de preuve, ne sont parfois pas défendus, faute de temps. L’accès aux soins médicaux est également très difficile et des vulnérabilités spécifiques ne sont souvent pas détectées.

Cela pose particulièrement problème lors de la détection de situations particulières, qui normalement entraîneraient un passage en procédure nationale. Si l’on prend le cas des violences sexuelles ou de la traite humaine, les conséquences sont dramatiques. Ces traumatismes sont souvent indicibles. Une femme survivante de viol, par exemple, ne bénéficie pas de l’espace et de l’accompagnement nécessaires pour exposer ses motifs d’asile. Combien de femmes ont été renvoyées dans le pays même où elles étaient victimes d’un réseau de traite ?

Vendredi 17 janvier, la RTS annonçait la suspension du renvoi des personnes vulnérables vers l’Italie. Si la nouvelle est bonne, nous craignons cependant que, les vulnérabilités étant très souvent mal détectées, des personnes qui pourraient bénéficier de cette mesure soient tout de même renvoyées, au péril de leur vie et de leur santé.

C’est pour cette raison que l’Appel Dublin a décidé de s’inviter dans les centres fédéraux d’asile. Si la vulnérabilité des personnes n’était pas prise en compte avant la dernière réforme de la loi sur l’asile, tout porte à croire que maintenant c’est encore pire ! Des permanences au sein des centres fédéraux permettraient de lever le voile sur cette question : vous en saurez bientôt plus à ce sujet et nous aurons besoin de votre aide!

Stop à la séparation des familles !
Libérez Mubaarak !

Mardi 14 janvier 2020, Mubaarak, un jeune somalien, a été arrêté par la police vaudoise. Il se trouve actuellement à la prison administrative de Frambois pour un renvoi imminent en Italie.

Mubaarak a déposé une demande d’asile en Suisse en juillet 2017. Il avait fui son pays, la Somalie, secouée par une guerre civile permanente. Il a rejoint sa tante et ses cousins qui sont en Suisse depuis plusieurs années, au bénéfice d’un permis B et de la nationalité suisse. Mubaarak est un jeune fragile et vulnérable qui a vécu un parcours difficile. Il a fréquenté les classes d’accueil de l’Ecole de la Transition à Yverdon et il bénéficiait d’un accompagnement intensif. Le réseau médical et de soutien avait remarqué des difficultés d’apprentissage et cognitives.

Sa demande d’asile a été refusée par le SEM qui a ordonnée le renvoi en Italie en application des accords de Dublin. Il a été renvoyé à Catane une première fois, le 14 février 2018. En Italie, il s’est retrouvé à la rue et il a erré pendant quelques jours: il n’avait pas d’argent, aucune aide de la part des autorités italiennes, il dormait dans les parcs. Il est revenu clandestinement en Suisse pour retrouver sa famille et ses amis de l’école et il a déposé une deuxième demande d’asile.

Cela fait presque 3 ans que Mubaarak lutte pour son droit à faire examiner sa demande asile ! C’est inhumain, indécent et révoltant ! Mubaarak fait partie de la catégorie des personnes sans droits en errance dans le système européen de l’asile.

Nous dénonçons cette arrestation ciblée et sournoise de la part du SPOP et de la police cantonale VD ! Nous exigeons la libération immédiate de Mubaarak, et la possibilité que sa demande d’asile soit finalement examinée en Suisse !

Lausanne, le 27 janvier 2020
Droit de Rester Lausanne, Solidarité sans frontières, Solidarité Tattes

Plus d’infos: http://droit-de-rester.blogspot.com/

Occupation du Grütli

Message du collectif lutte des MNA:

Le collectif lutte des MNA s’est engagé à quitter le Grütli le vendredi 24 janvier, suite à la promesse du Conseil administratif et suite aux déclarations du Conseil d’Etat de prendre en charge les quinze mineurs présents.

Ces quinze mineurs ont été répartis entre des foyers pour trois d’entre eux et un logement temporaire dans un hôtel spécialisé dans le logement social pour les onze restants.
 Nous sommes soulagé·e·s de ne pas les savoir à la rue mais cette situation reste insatisfaisante. Ces solutions ne relèvent en aucun cas d’un engagement pérenne. Le logement à l’hôtel n’est pas adapté aux besoins des jeunes. Un rendez-vous au SPMi pour chacun d’entre eux doit être prévu en début de semaine prochaine afin d’assurer leur prise en charge. Nous nous assurerons que ceci aura lieu.

L’occupation du Grütli est donc temporairement suspendue mais nous restons en lutte et sommes prê·te·s à nous remobiliser dès qu’il le faudra pour nous assurer que la Ville et l’État iront au bout de leurs promesses. Rappelons d’ailleurs que nous restons vigilant·e·s sur l’entièreté de nos revendications, notamment l’accès à la formation, et que nous ne cesserons pas de lutter pour les droits de ces jeunes.

Dignité pour les MNA et on s’en va !

Remise de la pétition « Stopper les noyades de réfugié-e-s en Méditerranée »

Le 7 janvier, des membres de Migrationscharta et Solinetz ont remis à la chancellerie fédérale la pétition « Stopper les noyades de réfugié-e-s en Méditerranée ». Les 24’456 signataires de ce texte demandent au Conseil fédéral et au Parlement de prendre des mesures pour le secours en mer et l’accueil des réfugié-e-s qui prennent la dangereuse route maritime de la Méditerranée pour chercher protection. Cette pétition porte le même titre et poursuit les mêmes buts que la motion Meyer (19.3479) déposée au Conseil national.

Paroles en exil

Vendredi 24 janvier a eu lieu au Silure la présentation du livre « Paroles en exil ». L’ouvrage relate les témoignages de deux demandeurs d’asile érythréens. Ils y évoquent leur vie en Erythrée, leur périple pour trouver la sécurité et l’accueil qui leur a été réservé en Suisse. La soirée a également été l’occasion d’évoquer la situation en Erythrée ainsi que le mouvement #YIAKL (ça suffit !)

Délit de solidarité

Le procès de l’enseignant-chercheur niçois, Pierre-Alain Mannoni, fixé au 15 janvier a été reporté pour cause de grève des avocat-e-es. Pour rappel, l’homme avait été condamné à deux mois de prison avec sursis pour avoir pris dans sa voiture trois jeunes femmes exilées érythréennes, épuisées et blessées après 10 heures de marche. La Cour de cassation avait annulé sa peine en 2018, invoquant le principe de fraternité.