Newsletter 31/08

Centres Fédéraux d’Asile : NON aux prisons pour hommes, femmes et enfants migrants !
Centre de renvoi du Grand-Saconnex : Dégage !

Pour les frais juridiques des victimes des Protectas du Centre Fédéral d’Asile de Chevrilles ,
Pour la mobilisation contre le centre de renvoi du Grand-Sac,
Pour les familles que nous soutenons ici ou en Grèce ou en Italie :
NOUS AVONS URGEMMENT BESOIN DE SOUTIEN FINANCIER !
CCP : 14-909028-4 / IBAN : CH23 0900 0000 1490 9028 4

D’avance merci pour votre générosité !

Lors de leur mise en service, les Centres Fédéraux d’Asile (CFA) nous ont été présentés comme des centres d’accueil pour requérant-e-s d’asile aménagés afin de faciliter les procédures pour le bien de toutes et tous. Or, plus le temps passe et plus nous nous apercevons que ces CFA ressemblent à des centres de détention, des prisons où les requérant-e-s sont traités comme des criminel-le-s dangereux/euses.

Voici notre observation du fonctionnement du CFA de Chevrilles :

Entrée et sortie du CFA : Les personnes vivant dans ce lieu sont limitées dans leurs mouvements. Les horaires de sortie sont stricts. A leur sortie du centre, leur permis N est retenu par le personnel de sécurité afin de pouvoir garder un contrôle total. Il faut pouvoir présenter son ticket de bus lors du retour au centre afin de « prouver » le paiement du transport, sinon les sanctions tombent. Cette tâche n’incombe pas au CFA, elle pourrait incomber éventuellement à la société des transports. Une fouille systématique est effectuée à la sortie et au retour dans le centre.

Sanctions : Le moindre retard est sanctionné par un refus d’entrée dans le centre : les requérant-e-s sont alors contraint-e-s de dormir sur un banc dans le SAS d’entrée. Toute infraction au règlement peut être puni par des sanctions financières (on retire une certaine somme aux 21frs par semaine prévus par l’aide d’urgence dans les CFA). Il arrive également que certain-e-s d’entre eux/elles soient même condamné-e-s au « mitard » (chambre au sous-sol avec un simple matelas par terre) pour n’avoir pas respecté toutes les règles imposées.

Violences : Les violences orales et même physiques de la part du personnel du sécurité ne sont pas rares, entraînant parfois la nécessité d’appeler l’ambulance et d’aller à l’hôpital. Il n’est pas rare non plus que des requérant-e-s ayant des rendez-vous médicaux n’aient pas l’autorisation de s’y rendre, sans qu’aucune explication claire ne leur soit fournie.

Nous avons dénoncé dans les médias les violences perpétrées par les agents de sécurité du CFA de Chevrilles à Fribourg en mai 2020. Quatre plaintes pénales ont été déposées. Les procédures sont en cours mais le Secrétariat d’État aux Migrations ne bouge pas, voir même tente d’accélérer le renvoi des plaignants ! Les auteurs de ces violences ont été transférés dans d’autres centres pour une partie d’entre eux, d’autres sont toujours en place. La vie à Chevrilles est devenue infernale pour les plaignants (provocations incessantes de la part de certains agents de sécurité, sanctions au moindre écart par le personnel d’encadrement). Tout cela avec l’approbation du directeur du centre. Malgré l’intervention de plusieurs parlementaires fédéraux auprès du SEM pour demander le logement hors du centre pour les plaignants ainsi que la suspension de leur renvoi, aucune mesure n’est prise dans ce sens par les autorités. Pire : l’accès aux soins pour les plaignants est régulièrement entravé.

Comment un Etat de droit peut-il à ce point s’asseoir sur les droits fondamentaux des personnes ?

Comment la Suisse peut-elle légalement faire d’un centre d’accueil pour réfugiés une prison ?

Pour Ali, Bodo, Mohammed et Abdalim, victimes des violences des agents de sécurité de Chevrilles, nous demandons :

  • La suspension de leur renvoi,
  • Un logement immédiat hors de tout CFA,
  • Un accès aux soins facilité.

Avant que d’autres violences ne se produisent, nous demandons également au Secrétariat d’État aux Migrations (SEM) :

  • L’ouverture des portes des CFA aux organisations et personnes de la société civile afin de rompre l’isolement et de mettre fin à ces zones de non-droit ;
  • L’engagement de travailleurs sociaux et soignants en nombre suffisant et ayant pour mission de SOUTENIR les requérant-e-s d’asile et de répondre à leurs besoins ;
  • L’arrêt de toute collaboration avec des entreprises de sécurité privées (telles que Protectas, Securitas ou autre) dans le cadre des CFA et autres foyers de requérants.

Centre de renvoi du Grand-Saconnex : Dégage !

Les travaux de construction du Centre Fédéral de renvois au Grand-Saconnex ont commencé. Les conditions risquent d’y être encore pires que celles décrites plus haut. Nous ne voulons pas d’une telle prison pour hommes, femmes et enfants migrants.

Alors c’est décidé,
grâce à vos soutiens et avec la détermination de toutes et tous :

 

LE CENTRE DE RENVOI DU GRAND-SACONNEX
NE VERRA JAMAIS LE JOUR !

 

Un collectif composé de diverses associations prépare un événement de dénonciation à Genève le samedi 3 octobre: réservez la date! (On vous en dira plus dès que possible).