Newsletter Appel Dublin 2/4

Cette semaine, l’Appel Dublin entend tirer la sonnette d’alarme face aux renvois qui viennent séparer les membres d’une même famille. C’est bien l’application trop stricte et sans tenir compte de la situation familiale des personnes qui amène nos autorités à exécuter ces renvois. Jusqu’à quand ?

Solidarité Tattes, Amnesty International, Solidarité sans frontières, Droit de rester pout tou.te.s Neuchâtel, Collectif R, OSAR.

Ces renvois qui séparent des familles

La famille serait-elle un concept réservé aux personnes de nationalité Suisse ? Alors que l’on se gargarise de concepts comme la diversité des formes ou configurations familiales lorsqu’on se penche sur les familles suisses, le ton change lorsqu’on parle des requérants d’asile : une famille de requérants, c’est papa-maman mariés devant l’état et leurs enfants. Sinon, c’est pas une famille.
Ainsi les mariages traditionnels (qui représentent la réalité d’une majorité de personnes dans certaines régions du globe), les rencontres ayant eu lieu durant le parcours migratoire, ou encore les familles recomposées sont autant d’arguments utilisés par le SEM pour se débarrasser d’un certain nombre de demandes d’asile.

F., 21 ans, fuit l’Erythrée et arrive en Suisse en passant par l’Italie. Elle est enceinte et vient en Suisse pour y rejoindre son futur conjoint et père de son enfant qui y réside. Ils se marient à Fribourg (mariage religieux traditionnel). Elle habite avec son mari dans un foyer. Le SEM ne reconnaît pas cette union et rend une décision NEM Dublin Italie à F. et son enfant à naître. Ainsi, F. devrait être renvoyée en Italie avec son bébé, alors que le père réside en Suisse et alors qu’ils ont célébré leur mariage.

Pourtant, le règlement Dublin permet « le rapprochement de membres de la famille, de proches ou de tout autre parent » ! La révision actuelle dudit règlement prône aussi un renforcement de ce rapprochement familial.

La famille M. (les parents et leurs 5 enfants) ont fui le Kurdistan syrien en guerre. Ce sont d’abord les 4 aînés (2 garçons dont l’un est mineur et 2 jeunes femmes) qui arrivent en Suisse en transitant quelques heures par la Croatie. Dès leur départ, leur destination était Genève où vivent plusieurs membres de leur famille. A l’exception du cadet, mineur au moment de son arrivée en Suisse, les 3 frères et sœurs sont déportés vers la Croatie. Ils reviennent rapidement à Genève, car entretemps leurs parents et leur petite sœur de 12 ans ont rejoint Genève. Les aînés sont pourtant toujours menacés d’être séparés de leur famille et renvoyés en Croatie.

L’Appel Dublin demande au SEM et aux autorités fédérales de :

  • Reconnaître les mariages traditionnels
  • Reconnaître les unions ayant eu lieu lors du parcours migratoire
  • Favoriser le rapprochement des membres d’une même famille

Et de renoncer à prononcer des décisions NEM Dublin dans ces cas.

Pavillon suisse pour l’Aquarius!

Alors que des parlementaires de plusieurs partis politiques ont déposé une interpellation et une motion pour que le Conseil fédéral accorde le pavillon suisse au navire de sauvetage de SOS Méditerranée « l’Aquarius », la société se mobilise également. Une pétition a déjà récolté près de 20’000 signatures ! Vous aussi, participez à ce mouvement de solidarité en signant la pétition et en la diffusant autour de vous :

https://www.change.org/p/le-conseil-f%C3%A9d%C3%A9ral-et-le-parlement-suisse-la-suisse-doit-offrir-son-pavillon-%C3%A0-l-aquiarius