Newsletter du 09/02

Appel Dublin : on ne lâche pas !

Des rencontres avec les conseils d’état tessinois, jurassien, neuchâtelois et vaudois pour discuter du contenu de notre Appel auront lieux ces prochaines semaines. D’autres cantons n’ont pas encore répondu à notre demande de rencontre. Une rencontre avec Mme Sommaruga va également se dérouler prochainement.

Le Secrétariat d’Etat aux Migrations (SEM) a d’ores et déjà répondu à l’Appel en disant que  la clause du règlement Dublin concernant les personnes vulnérables a été mise en vigueur 5600 fois en 4 ans. Ceci est faux : la grande majorité de ces cas sont des personnes frappées de NEM Dublin vers la Grèce où les renvois ne sont actuellement pas autorisés et où la Suisse est donc contrainte d’entrer en matière sur la demande d’asile. Nous n’avons eu vent d’aucune situation où le SEM aurait pris en compte la vulnérabilité des personnes, sans qu’il n’y ait eu une longue bataille juridique au préalable.

Sans les avoir cherchées, plusieurs personnes NEM-Dublin vulnérables se sont présentées à nous depuis 2015, personnes rencontrées fortuitement au travers d’activités professionnelles, les nôtres ou celles de juristes, de soignants ou d’enseignants effrayés par leur situation. Ces personnes ont bénéficié de l’appui d’un parrain ou d’une marraine et, en général, leur situation a trouvé une issue moyennement satisfaisante (permis F).

Mais, pendant le mois de février, nous irons chercher délibérément les personnes NEM-Dublin vulnérables, en effectuant 4 mardis de suite des permanences où ces personnes peuvent venir nous faire part de leur situation, que nous relayerons ensuite à Mme Sommaruga. Non, la Suisse n’applique pas spontanément la « clause de compassion » contenue dans le règlement Dublin et non, les personnes NEM Dublin vulnérables ne sont pas rares !

Permanence du 6 février aux Tattes

La première permanence visant à répertorier des personnes « NEM Dublin vulnérables » a eu lieu le 6 février au foyer des Tattes à Genève. Une cinquantaine de personnes se sont présentées et beaucoup de bébés et d’enfants étaient présents ! Toutes n’entraient pas dans la « catégorie » que nous voulons présenter à Madame Sommaruga, mais toutes avaient leurs raisons, de tristes raisons, de vouloir nous raconter leur histoire et l’impasse de l’asile en Suisse.

Nous continuons nos permanences chaque mardi de 14 à 18h, le 13.2 au Bois de Bay, le 20.2 à Anières et finalement le 27.2 au CSP. Toute personne intéressée à venir nous donner un coup de main, que ce soit en recueillant les témoignages des requérant-e-s, en effectuant un travail de traduction, en servant le thé ou en jouant avec les enfants sont bienvenues !

« JEM », vous connaissez ?

Notre appel aux dons et aux « Dons … de votre personne » a rencontré quelques échos et nous pouvons tous ensemble nous réjouir. Si le SEM prononce des NEM à tire-larigot, de notre côté, nous essayons de réaliser des « JEM » : J’Entre en Matière ! C’est le début de tout parrainage : écouter la personne requérante et l’accompagner dans ses démarches. Il suffit pour cela de vous annoncer et nous vous mettons en contact avec la ou les personnes-s à accompagner. A bientôt ! solidaritetattes@gmail.com


Les news migrantes
qui mobilisent

Hypocrisie : Nos autorités se félicitent de la diminution des arrivées de migrants en Europe, ce qui a permis de fermer tous les abris PC dans le canton de Genève, par exemple.  Les mêmes sont horrifiés des nouvelles arrivant de Libye. Mais n’est-ce pas justement « grâce à la Libye » que moins de migrant-e-s sont arrivés en Europe, en Suisse, à Genève ? Manque de connections dans les cerveaux ou simplement hypocrisie ? 5’000 jeunes sont en grand danger dans les camps libyens ; la Suisse va en accueillir 80 et dormir sur ses deux oreilles. https://www.tdg.ch/suisse/suisse-accueillera-refugies-camps-libyens/story/14212934

Département carcéral de l’hôpital, le pire : Une travailleuse sociale nous confie : « La détention administrative à l’hôpital, c’est sûrement le pire qui puisse arriver. » C’est là que le jeune Afghan ayant de la famille en Suisse, mais devant néanmoins être renvoyé , a entamé une grève de la faim avant d’être renvoyé  en Norvège, d’où il pourrait être renvoyé… en Afghanistan ? (Le Courrier, 13 décembre 2017)

Appel d’elles : on peut encore signer la pétition en allant sur le site www.appeldelles.ch/