POUR UNE RECONNAISSANCE EFFECTIVE DES MOTIFS D’ASILE PROPRES AUX FEMMES, AUX FILLES ET AUX PERSONNES LGBTIQA+

Conférence de presse de lancement de la pétition “Feminist Asylum”(Genève, 11.01.2021)

Les violences sexuelles et sexistes poussent de nombreuses femmes, filles et personnes LGBTIQA+ à fuir leur pays et à demander l’asile en Europe. Ces personnes sont presque systématiquement exposées à la violence et à l’exploitation tout au long du parcours migratoire.

Arrivées en Europe, des procédures d’asile inadaptées et un accueil indigne les attendent. Et, bien souvent, leurs motifs d’asile spécifiques ne sont pas reconnus, en dépit des principes énoncés dans plusieurs directives européennes et des dispositions de la Convention d’Istanbul qui reconnaît la violence à l’égard des femmes fondée sur le genre comme une forme de persécution donnant droit à la protection internationale.

La pétition européenne “Feminist Asylum”, lancée simultanément dans toute l’Europe le 11 novembre 2021,  demande justement une meilleure reconnaissance des motifs d’asile propres aux femmes et aux personnes LGBTIQA+. Cette pétition est portée par une coalition d’environ 150 collectifs et associations, dont fait partie Solidarité Tattes.

La pétition est adressée à l’Union Européenne, mais également aux États membres de l’espace Schengen, dont fait partie la Suisse. À Genève, la conférence de presse de lancement de la pétition a eu lieu face au Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Cette conférence de presse a fait l’objet d’une vidéo que vous trouverez ci-dessous.

Signez la pétition ici : https://feministasylum.org

Crédits vidéo: Elena Orioli –
http://linkedin.com/in/elena-orioli-b9167813a

 Vidéo de la conférence de presse

STOP immédiat au centre de renvoi du Gd-Saconnex (Genève)!

STOP immédiat au centre de renvoi du Gd-Saconnex (Genève): Signez- la pétition!

 La construction de ce centre jouxtant la piste de l’aéroport a débuté, mais il n’est jamais trop tard pour renoncer à un projet inutile, inhumain, xénophobe et raciste.

Parce que le système des centres fédéraux d’asile:

Génère inévitablement des violences contre les requérant·es d’asile;

Les médias ont récemment révélé les graves violations des droits humains qui ont lieu dans les centres fédéraux d’asile: sanctions arbitraires, obstacles injustifiables à l’accès aux soins médicaux, violences, insultes et comportements racistes de la part des agents de sécurité. Amnesty International évoque, dans son rapport de mai 2021, des actes assimilables à de la torture. Ces violences ne sont pas des actes isolés: on les retrouve dans différents centres fédéraux, les témoignages sont nombreux. 

Traite les personnes venues trouver refuge en Suisse comme des criminelles;

Nécessité de demander une autorisation pour chaque sortie du centre, horaires restrictifs (9h-17h en semaine) rendant impossible une vie sociale à l’extérieur, interdiction de recevoir des visites de ses proches, scolarisation des enfants à l’intérieur même du centre, sanctions à la moindre infraction au règlement, etc. C’est dans ces conditions que l’on prévoit d’”accueillir” celles et ceux dont le seul crime est d’avoir fui les guerres ou la pauvreté.

Pousse les requérant·es d’asile dans la clandestinité;

Près de la moitié des requérant·es que l’on fait vivre dans ces conditions de maltraitance et de semi-détention finissent par sortir du système. Les centres fédéraux déjà existants en Suisse romande sont à moitié vides. Des familles entières sont ainsi poussées dans la clandestinité et donc rendues plus vulnérables encore. Introduire de telles pratiques à Genève reviendrait à se mettre en totale contradiction avec la tradition humanitaire du canton.

Et parce que le projet de centre de renvoi du Grand-Saconnex est particulièrement inhumain;

Ce centre fédéral, coincé entre une bretelle d’autoroute et le tarmac de l’aéroport, est prévu pour fonctionner comme une véritable usine à renvoi. Concrètement, les requérant·es qui, rappelons-le, viennent trouver refuge en Suisse, se verront soumis à des nuisances sonores et à une pollution de l’air dont les valeurs limites sont largement dépassées dans cette zone, avant d’être embarqué-es de force dans les avions.

Nous, soussigné·es, demandons au Grand Conseil et au Conseil d’Etat genevois d’interrompre immédiatement la construction du centre fédéral d’asile et de renvoi du Grand-Saconnex.

SIGNEZ LA PETITION:  

https://act.campax.org/p/stopcfa

Coalition Non au centre de renvoi

Soutiens: 3ChêneAccueil, Agora, Centre Social Protestant Genève, CUAE, Elisa-asile, Droit de rester Neuchâtel, Les Vert·e·s genevois·e·s, LSDH-Genève, Parti socialiste genevois, SIT, Solidarité Tattes, solidaritéS, SSP Genève, Stopexclusion

Renvoi de Tahir: plus de 300 personnes pour dire STOP aux renvois forcés!

Renvoi de Tahir : nous étions plus de 300 ce 24 février pour dénoncer la lâcheté du Conseil d’Etat genevois et la complicité des HUG avec la police.

STOP aux renvois forcés !

STOP aux renvois vers l’Ethiopie !

Prise de parole de Solidarité Tattes

Au nom de Solidarité Tattes, je viens vous dire pourquoi c’est sous les fenêtres du Conseil d’état genevois que nous manifestons aujourd’hui :

Solidarité Tattes ainsi que d’autres collectifs contactent régulièrement le Conseil d’état. Par exemple, pour demander des papiers et le droit de travailler pour Ayop ; ou pour exiger la régularisation des jeunes déboutés qui se voient bloqués à l’aide d’urgence sur le long terme ; ou pour ne pas renvoyer une femme enceinte ; ou encore pour ne pas renvoyer une personne victime de torture.

Et bien sûr, le Conseil d’état a été contacté pour ne PAS renvoyer Tahir Tilmo par vol spécial, le 27 janvier 2021. Pour Tahir, nous avons ameuté tout le Conseil d’état : Poggia, Torracinta, Hodgers et Apothéloz.

Et comme d’habitude, leur réponse c’est : mensonges et lâcheté.

Acte 1 : les mensonges

Voici ce que nous répond à chaque fois le Conseil d’état, je cite : « Nous tenons à vous rappeler que la politique d’asile relève de la compétence exclusive de la Confédération et que les cantons ne disposent d’aucune alternative légale à leur obligation d’exécuter les décisions rendues par les autorités fédérales ». Vous nous rabâchez cette phrase inlassablement, à chaque courrier, à chaque demande. Et pourtant c’est faux !

Car il existe bel et bien une marge de manœuvre qui se trouve entre les mains du canton. C’est bien vous, M. Poggia, qui donnez l’ordre d’aller chercher Tahir sur son lit d’hôpital, c’est bien vous qui donnez l’ordre de l’attacher dans le vol spécial degré 4, le 27 janvier 2021. Vous auriez pu ne pas le faire.

Et c’est bien vous tous, Apothéloz, Hodgers, Torracinta, que nous avons directement sollicités pour empêcher ce renvoi et qui ne l’avez pas stoppé. Car vous aussi, vous auriez pu l’empêcher.

LA SUITE ICI: Stop renvois Ethiopie_24.2.21_Solidarite Tattes

Prise de parole des ami-e-s de Tahir

A-C Domine

En date du 27 janvier dernier vous avez pris la décision de renvoyer notre ami Tahir Tilmo par « vol spécial » en Ethiopie, malgré les nombreux appels de ses amis, de son avocate et en dépit du fait que son état de santé était au plus bas en raison de sa grève de la faim et de la soif entreprise 4 jours auparavant, qui l’avait amené à être hospitalisé quelques heures avant à la demande du Dr Brander.

 Depuis son arrivée en Suisse il y a un peu plus de 5 ans et bien que débouté et sans droits depuis plus de deux ans, Tahir a toujours été un membre actif de la vie communautaire genevoise. Il était connu et apprécié par tous ceux qui avait la chance de le côtoyer. TAHIR ÉTAIT UN EXEMPLE D’INTÉGRATION RÉUSSIE : Il a appris le français rapidement, il a tissé des liens avec un large réseau d’amis ‘autochtones’ qui non seulement l’apprécient, mais tiennent profondément à lui. Il aimait ce pays et il a VRAIMENT essayé de montrer qu’il pourrait y apporter une réelle contribution. Il ne souhaitait qu’une chose, c’était que ce pays lui donne une chance, une chance de poser ses bagages, une chance de vivre en paix.

LA SUITE ICI: Stop renvois Ethiopie_24.2.21_Ami_TahirAC

J. Franck

Nous sommes nombreux parmi les amis de Tahir à nous poser de nombreuses questions, et nous voulons aujourd’hui en adresser quelques unes publiquement aux HUG, au SEM, et au conseil d’Etat.

Aux HUG, nous posons les questions suivantes :

  • Tahir a passé tout l’après-midi avant son départ aux urgences, surveillé par deux gardes. En tout et pour tout, il aura eu une consultation de quelques minutes par le médecin interne, et une autre de quelques minutes par la psychiatre. Aucune des deux n’a pris contact avec le généraliste ou le psychiatre de Frambois qui le suivaient depuis plusieurs mois. Par contre, un appel a été passé au médecin d’OSEARA, l’entreprise privée chargée de délivrer le certificat médical « fit for fly » permettant de mettre Tahir dans l’avion.
  • Les médecins étaient-ils en mesure de décider sur la base d’entretiens si courts que Tahir, pourtant très affaibli par sa grève de la faim et de la soif, n’avait pas besoin de rester à l’hopital?
  • Les médecins savaient-ils qu’en écrivant dans leur rapport qu’une hospitalisation n’était pas nécessaire, ils donnaient le feu vert pour le « fit for fly » d’OSEARA et ainsi le renvoi de Tahir?
  • Et plus généralement : existe-t-il une procédure de prise en charge de ces personnes sur le point d’être expulsées qui arrivent aux HUG, et les médecins y sont-ils formés ?
  • La police a-t-elle le droit d’embarquer de force un patient qui ne se trouve pas au quartier cellulaire des HUG mais aux urgences ?
  • Est-il normal que les consultations soient faites en présence d’un garde et avec des menottes aux pieds ?

LA SUITE ICI:  Stop renvois Ethiopie_24.2.21_Ami_Tahir

Prise de parole de la Coordination asile

A. Brina

Je vais essayer de donner quelques éléments de contexte, parce que le vol spécial vers l’Ethiopie qui nous occupe aujourd’hui n’est pas un événement isolé. Il s’inscrit dans une histoire et dans une politique.

On oublie parfois qu’il fut un temps pas si lointain où les vols spéciaux n’existaient pas, et où la Suisse pourtant se portait tout aussi bien. En 1985, la Coordination asile genevoise a tenu une assemblée générale contre les premiers rapatriements forcés : plus de 1’500 personnes sont venues à cette assemblée générale. C’était les premiers vols spéciaux et c’était choquant – notre société serait-elle en train de s’habituer à cette violence?

Il y a eu ensuite toute une série de lois qui sont venues renforcer les niveaux de violence admis pour de tels renvois : détention administrative pouvant aller jusqu’à 1 an et demi, possibilité de renvois échelonnés. Qu’est-ce qu’un renvoi « échelonné »? C’est la possibilité d’exécuter le renvoi d’une famille en plusieurs étapes. Par exemple: on renvoie d’abord le père sous une contrainte maximale, puis la mère et les enfants, qui sont obligés de suivre.

Rappelons aussi que les vols spéciaux ont déjà provoqué la mort d’au moins trois personnes dans le passé en Suisse (arrêt cardiaque, étouffement).

Si j’ai pris ces quelques jalons, parmi d’autres, c’est pour montrer que nous sommes pris dans une glissade sans fin vers l’inhumanité. Qu’allons-nous bientôt encore inventer? Quelle mesure encore plus inhumaine va-t-on bientôt nous vendre avec l’illusion qu’elle permettrait de stopper le phénomène planétaire des migrations? Quelle est la limite? Elle a selon nous été franchie, c’est pour cela que nous sommes ici aujourd’hui.

LA SUITE ICI: Stop renvois Ethiopie_24.2.21_Coord asile

 

Stop aux renvois vers l’Ethiopie! Rassemblement 24 février 12h La Treille

La Coordination asile.ge condamne le vol spécial de Genève vers l’Éthiopie du 27 janvier. Elle appelle les autorités genevoises à réagir.

 

Dans la nuit du 27 au 28 janvier dernier, un avion spécialement affrété pour le renvoi de demandeurs d’asile déboutés s’est envolé de l’aéroport de Cointrin vers l’Éthiopie. À son bord se trouvait notamment Tahir Tilmo, demandeur d’asile qui avait été attribué au canton de Genève et dont l’exécution du renvoi dépendait de la police genevoise. Tahir Tilmo avait été arrêté et était détenu à Favra puis à Frambois pour des raisons administratives depuis le 7 septembre dernier. Cet universitaire avait appris le français, participait à diverses activités organisées au sein de l’université genevoise, et était décrit comme une personne bien intégrée. Une pétition, signée par plus de 1000 personnes et demandant au Conseil d’État de le soutenir, avait été déposée. Le Conseil d’État n’y avait pas répondu. Une forte mobilisation citoyenne a eu lieu pour essayer d’éviter l’exécution du renvoi. En vain.

Quatre jours avant le vol spécial, Tahir Tilmo s’était mis en grève de la faim et de la soif. Le 27 janvier, sur l’avis d’un médecin généraliste qui l’a examiné à Frambois, il a été conduit au service des urgences des HUG. Il y était entravé par des liens aux pieds – comme si dans son état il pouvait échapper aux deux policiers qui le flanquaient ! Après quelques examens, la police est venue le chercher aux urgences pour le transférer à l’aéroport. Comment se fait-il qu’un homme en grève de la faim et de la soif, se plaignant de douleurs importantes, ait pu être considéré comme apte à subir le choc d’un vol spécial ? Les médecins qui l’ont jugé apte à être renvoyé connaissaient-ils les conditions violentes dans lesquelles se déroule un renvoi forcé ? La police a-t-elle forcé la main au personnel soignant des HUG ? Trois demandeurs d’asile déboutés sont déjà morts au cours de telles opérations : quel(s) risque(s) les autorités genevoises ont-elles fait courir à Tahir ? La Coordination asile.ge exige des réponses à ces questions qui sont du ressort des autorités genevoises, pour éviter de futurs décès.

Ce vol spécial était l’un des premiers à destination de l’Éthiopie, suite à la signature d’un accord entre la Suisse et le gouvernement éthiopien en 2018. Cet accord a été signé au moment où l’élection d’un nouveau premier ministre dans le pays africain donnait l’illusion d’une stabilité retrouvée. Mais depuis la situation a beaucoup changé, et une guerre a éclaté au nord du pays. Selon les observateurs avertis, l’Éthiopie risque de sombrer dans une guerre civile sur fond de divisions ethniques. La Coordination asile.ge se joint à l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés pour demander aux autorités fédérales la suspension immédiate des renvois forcés vers l’Éthiopie, en raison de l’instabilité politique qui prévaut dans ce pays et qui génère des situations de violence.

De manière générale, la Coordination asile.ge exprime son opposition aux vols spéciaux de niveau 4, qui équivalent en soi à des formes de mauvais traitement. En autorisant que de telles opérations se déroulent à Genève, les responsables politiques genevois faillissent à protéger les droits humains et l’image de notre cité. Il existe une contradiction majeure entre d’une part l’émotion qu’un tel renvoi suscite au sein de la population genevoise doublée de l’expression d’une certaine indignation par des responsables politiques jusqu’au Conseil d’État, et d’autre part la construction en ce moment même d’un centre de renvoi et de nouvelles places de détention administrative au Grand-Saconnex, en un complexe dévolu à la multiplication d’opérations de ce type. La Coordination asile.ge demande aux autorités genevoises de manifester auprès des autorités fédérales leur intérêt à mettre en œuvre sur le territoire cantonal une politique de refuge, d’accueil et d’intégration plutôt que d’exclusion et de renvoi forcé.

Reconstruction of a forced deportation carried out by the Swiss authorities english YouTube

Des nouvelles de Solomon

Suite au vol spécial du mercredi 27.01 (Informations ici) qui a eu lieu malgré toutes les protestations et la grande mobilisation, vous trouverez ci-dessous des nouvelles de Solomon et la manière dont les derniers jours avant son expulsion ce sont déroulés.

Il est actuellement en Éthiopie, hébergé chez des ami-es, le temps d’atterrir. Pour l’aider à se reconstruire suite à ce départ imposé, vous pouvez envoyer votre soutien sur le compte suivant:
Coordination Asile Lausanne, CCP 17-549478-7. Mention: “Solomon”
********
Un plan de vol pour l’Éthiopie a été remis à Solomon il y a cinq mois. Plan de vol qu’il a refusé. Sa vie était en Suisse. Il travaillait dans un atelier de mécanique vélo, était engagé dans le foyer dans lequel il vivait, apprécié de tout le monde. C’était évident qu’il ne pouvait pas accepter de partir. Suite à son refus, il a continué à recevoir, comme auparavant, l’aide d’urgence (qu’il devait renouveler tous les 2-3 mois). Puis, rien d’autre, la vie continuait. Pas d’assignation à résidence l’obligeant à rester à la maison en attendant que la police l’emmène, pas d’ordonnance pénale, rien. Rien n’indiquait qu’il allait être arrêté prochainement dans les locaux du service de la population (SPOP).

Mardi 19 janvier 2021. Au matin, Solomon va renouveler son papier d’aide d’urgence (action qu’il devait faire régulièrement pour garder son droit au logement à l’EVAM entre autres). La personne au guichet lui demande de patienter dans la salle d’attente. 10 minutes plus tard, deux policiers pénètrent dans les locaux du SPOP et l’embarquent. Menottes aux poignets, sans aucune explication. Solomon se sent traité comme un criminel. Sans que personne ne lui explique ce qui lui arrive, il est emmené en voiture. Pendant le trajet, Solomon demande à joindre son patron pour le prévenir qu’il ne sera pas au travail l’après-midi. C’est la seule demande qui lui est consentie. Il va changer plusieurs fois de véhicule – voitures et fourgonnettes – il est complètement déboussolé et ne comprend pas pourquoi tout ce cirque pour le transporter qui sait où. Ce n’est qu’en arrivant sur place qu’il apprend qu’il a été emmené à Genève, à la prison de Frambois, où il passera la nuit. 

Mercredi 20 janvier. Solomon est ramené à Lausanne pour comparaître devant le tribunal des mesures de contrainte et d’application des peines. Là, Solomon rencontre pour la première fois, et qui fut aussi la dernière, l’avocat qui lui a été attribué (qui était, en fait, le stagiaire de l’avocate censée s’occuper de sa situation), accompagné d’un interprète anglais, langue que Solomon ne parle pas. Lorsqu’il le fait remarquer au procureur, ce dernier lui répond : “On va faire avec”. Sous-entendu par-là que Solomon ne connaîtra pas le contenu du jugement, à part quelques éléments qu’il a compris en français et de bribes d’anglais. Oui, malgré le fait qu’il ait précisé qu’il ne parlait pas anglais, l’ensemble du jugement lui a été traduit dans cette langue.

Ensuite, Solomon est ramené à Frambois, au sous-sol, dans une pièce avec toilettes et lavabo. Il y est placé en isolement jusqu’au mardi suivant. Il n’est autorisé à voir personne, mesure COVID. Il reçoit les appels seulement quand le personnel de la prison est disponible pour les lui transférer. Impossible non plus de lui rendre visite.

Plus aucune nouvelle de sa supposée avocate jusqu’au lundi 25 janvier, date à laquelle il reçoit un appel pour lui dire qu’elle passera mardi. Or, mardi, personne ne vient.

Dans la nuit de mardi 26 à mercredi 27, ses ami-es, son équipe de foot, viennent devant la prison de Frambois depuis Lausanne, pour être là au cas où Solomon serait emmené de nuit à l’aéroport. Iels veillent toute la nuit jusqu’au petit matin, avant de retourner à Lausanne pour le travail. Deux heures plus tard, on apprend que la police vaudoise est arrivée à Frambois avec l’intention de ramener Solomon dans le canton de Vaud. Il est dit aux personnes encore postées devant la prison en soutien aux incarcérés, que le vol n’aurait “peut-être pas lieu”.

Les ami-es de Salomon appellent Frambois pour savoir où il a été transféré. Les gardiens leur répondent qu’ils ne peuvent pas donner cette info, qu’ils doivent appeler le service de la population (SPOP) vaudois. Lorsque ses ami-es appellent le SPOP, on leur dit que seule l’avocate peut avoir accès à ces informations. Sa sœur ne compte pas. Son avocate n’en a rien à faire de lui, mais plusieurs personnes essaient de l’appeler tout de même puisqu’elle semble être la seule à avoir droit à cette information si confidentielle. On pense qu’il a été emmené à nouveau dans les locaux de la police cantonale de la Blécherette. Le pourquoi du comment les policiers ont procédé ainsi reste un mystère. L’avocate attend la journée du mercredi 27 janvier, le jour du vol spécial, pour faire une demande de réexamen, qui bien sûr arrivera trop tard. Elle laisse encore cette journée s’écouler avant de lâcher qu’elle ne sait pas où se trouve Solomon, sans avoir pris la peine de passer un coup de fil à la réception de la police cantonale.

Mercredi 27 janvier. Dans la soirée, Solomon est transféré depuis Lausanne vers l’aéroport de Genève (matin à Frambois, après-midi à Lausanne, retour à Genève le soir). Il aura dû d’abord subir la torture psychologique de la police de la Blécherette. Affaibli par sa grève de la faim et cherchant à trouver du repos, Solomon est réveillé à maintes reprises par les policiers qui entrent dans sa cellule, lui enlèvent la couverture, puis repartent. Il est ensuite déshabillé, et plaqué contre le mur pour une fouille intégrale – lors de laquelle les policiers se foutent de lui.

“Ils m’ont humilié jusqu’au bout”

 A nouveau menotté, il est embarqué dans une voiture. Personne ne lui dit où il va. Une fois arrivé à l’aéroport de Genève, il est contraint de se diriger vers l’avion, encadré par deux policiers. Quand Solomon monte dans l’avion, les policiers précisent qu’il a un certificat médical. Dans l’avion, ils étaient 7 Ethiopiens de Suisse, 3 des cantons romands et 4 des cantons germanophones, plus de 40 policiers. Pendant le trajet, un des policiers lui tend une enveloppe en lui disant que c’est de l’argent auquel il a droit, une somme d’un peu plus de 1000 .-. Solomon signe une sorte de reçu, attestant qu’il a bien reçu l’argent, un papier écrit à la main. Arrivé à Addis Abeba, il ouvre l’enveloppe dans laquelle il n’y a plus qu’une centaine de francs, le policier lui a donc dérobé 1000.-. « J’aimerais comprendre pourquoi il a fait ça ».

Solomon a pu sortir de l’aéroport et il va « bien », il atterrit.

[Témoignage recueilli par les ami-es de Solomon]

#ShutDownORS : Virez l’ORS Service AG à cause des risques sanitaires pendant la pandémie de Corona

Le Covid a éclaté dans le centre de retour d’Aarwangen, dans le canton de Berne. La prise en charge minimaliste et l’infrastructure inadéquate de l’ORS Service AG créent un danger pour les personnes hébergées dans le centre de retour.
„Stop Isolation“, le Migrant Solidarity Network (MSN) et les Jurist.e.s Démocrat.e.s Berne (djb) revendiquent :
  • Hébergement immédiat des personnes du centre de retour d’Aarwangen dans des lieux humains et adaptés à la quarantaine. Les locaux doivent être suffisamment spacieux et les installations sanitaires doivent être suffisantes pour que les règles d’hygiène et de distance puissent être respectées.
  • Accès aux tests pour TOU.TE.S les résident.e.s des centres de retour dans le canton de Berne (y compris le transport vers le centre de test).
  • Accès à des soins médicaux adéquats pour ceux et celles qui sont tombé.e.s malades.
  • Paiement de l’aide d’urgence complète de huit au lieu de quatre francs par jour – également pendant la quarantaine.
  • Réalisation d’une enquête indépendante sur les conditions d’hébergement dans les centres gérés par ORS Service AG dans le canton de Berne.
  • Retrait du mandat d’ORS Service AG pour la gestion des centres de retour dans le canton de Berne.

Signez ICI

Pétition du MASM (Médecins Action SAnté Migrants) à I. Cassis: « Où est la tradition humanitaire de la Suisse ? »

La réalité dans les camps actuels des îles grecques est atroce et inhumaine ; à la frontière bosniaque/croate, des milliers de personnes sont actuellement menacées de mort de froid. Il est considéré comme contraire à l’éthique d’utiliser des images pour exprimer la misère de nos semblables, tandis que de fermer les yeux, de déléguer des responsabilités à autrui, sont apparemment socialement et politiquement acceptables, même dans une démocratie comme la Suisse.

Les soussignés soutiennent la demande des médecins vaudois de la MASM à leur collègue et Conseiller fédéral, le Dr. Ignazio Cassis, de soutenir l’admission immédiate de 5000 réfugiés en Suisse.

Signez ICI

Tahir et Solomon en grève de la faim. NON aux renvois vers l’Ethiopie!

Solidarité Tattes relaye ici le communiqué de presse des ami-e-s de Tahir et Solomon:

Communiqué de presse – 27 janvier 2021

Alors que l’Ethiopie est en proie à des violences indicibles, la Suisse affrète tranquillement un vol spécial vers Addis Abeba

4ème jour de grève de la faim et de la soif pour Tahir et Solomon, détenus à Frambois en vue de leur renvoi par vol spécial prévu AUJOURD’HUI 27 janvier 2021.

Au moins 5 personnes devraient être renvoyées dans ce vol spécial depuis la Suisse. Pour deux d’entre elles, le Comité contre la torture des nations unies a demandé à la Suisse l’annulation du renvoi. Nous demandons urgemment aux autorités cantonales et fédérales de renoncer à ce vol spécial et d’annuler l’ensemble de ces renvois.

 

Ce matin, la police vaudoise est venue chercher Solomon à Frambois. Nous ne savons pas où il se trouve actuellement. Quant à Tahir, il est extrêmement faible à son 4ème jour de grève de la faim et de la soif.

Notre mobilisation ne faiblit pas : venez nous rejoindre devant Frambois, au 27 route de Satigny.

https://lecourrier.ch/2021/01/25/en-greve-de-la-faim-et-de-la-soif/
https://www.rts.ch/info/suisse/11928119-le-renvoi-par-la-suisse-de-requerants-d-asile-ethiopiens-est-pointe-du-doigt.html
https://www.letemps.ch/suisse/ethiopiens-menaces-renvoi-retours-aux-bases-legales-contestees
https://www.tdg.ch/tahir-terrifie-a-lidee-detre-renvoye-en-ethiopie-921034836832

Que cessent :

– Les renvois forcés vers l’Ethiopie
– La conclusion d’accords opaques avec les pays tiers
– Le recours à la détention administrative en vue des renvois

NON AU VOL FRONTEX PREVU LE 27 JANVIER !!!

Les ami-e-s de Tahir et Solomon

NON aux déportations vers l’Éthiopie ! NON au vol spécial du 27 janvier !

Alors que l’Ethiopie est en proie à des violences indicibles, la Suisse affrète tranquillement un vol spécial vers Addis Abeba.

Une des victimes de cette indignité, Tahir, a entamé une grève de la faim et de la soif ce dimanche 24 janvier 2021. Trois autres personnes seront également déportées lors de ce vol.
Que cessent :

Les renvois forcés vers l’Ethiopie
La conclusion d’accords opaques avec les pays tiers
Le recours à la détention administrative en vue des renvois

NON AU VOL FRONTEX PREVU LE 27 JANVIER!!!

Solidarité Tattes relaye ici les communiqués de presse des amis de Tahir et de la coordination asile vaudoise:
Non au renvoi de Tahir 210125
CP_renvois_ethiopie

Centre fédéraux d’asile, politique de renvoi: honte au SEM

Centre Fédéral de renvoi du Grand-Saconnex,

la honte

Le COVID a mis un frein à tout… mais pas à la construction du CFA du Grand-Saconnex. Le chantier a démarré, les ouvriers s’activent. Visiblement, les autorités sont pressées de pouvoir enfermer des hommes, des femmes et des enfants dans ce complexe carcéral afin de mieux pouvoir les renvoyer, à l’abri des regards du public.

 

C’est l’entreprise Rampini qui a décroché ce fabuleux contrat. A l’heure où le terme « entreprise responsable » semble avoir un écho dans la population, nous irons demander à Rampini : Où placez-vous votre responsabilité sociale ? Sous vos talons ? Au fond de vos coffres-forts ?

 

Nous ne voulons pas d’un centre de renvoi à Genève. Nous ne voulons pas d’une zone de non droit au Grand-Saconnex ni ailleurs.

 

Honte aux autorités qui ordonnent ce centre !

Honte aux entreprises qui le construisent !

Les échos des centres fédéraux d’asile : déplorables

Malgré les clôtures et les restrictions d’accès aux Centres Fédéraux d’Asile (CFA), des requérant-e-s parviennent à nous communiquer ce qui s’y passe :

Délais de séjour dépassés : Alors que, selon le règlement, le séjour maximum dans un CFA est de 140 jours, après quoi les requérant-e-s d’asile doivent être transféré-e-s dans un centre cantonal avec des conditions de vie moins carcérales, ce délai est régulièrement dépassé depuis le début de la crise sanitaire.

Climat de violence : Des requérant-e-s témoignent d’un climat de violence permanent, avec des rixes régulières entre agents de sécurité et requérant-e-s ou entre requérant-e-s eux-elles-mêmes. Les enfants assistent à ces scènes. Des agents de sécurité eux-mêmes craignent un drame.

Règne de l’arbitraire : Les sanctions tout comme les « bons points» (sous forme de tampons !) sont distribués sans explication. Il n’est pas rare qu’un-e requérant-e ne sache pas pourquoi il-elle a reçu une pénalité ! Et les agents de sécurité ne distribuent pas tous le même nombre de tampons aux requérant-e-s d’asile pour les mêmes tâches. Or ces « bons points » permettent d’accéder à des TUP (travaux d’utilité publique) qui sont (légèrement) payés. Ils ont donc une valeur importante pour les requérant-e-s, mais ils sont distribués de manière arbitraire.

Solidarité Tattes a commencé à visiter le CFA de Giffers en début d’année, mais nous avons été stoppé-e-s dans notre action à cause du Covid. D’ailleurs, « visiter » est un bien grand mot, puisque nous avons dû rencontrer les requérant-e-s sur le parking ! Dès que les conditions sanitaires le permettront, nous retournerons à Giffers. Car c’est bien la proximité qui nous a permis de détecter par exemple les graves violences qui se sont déroulées dans ce CFA.

 

Abdoul Mariga, 30 ans, mort le 17 octobre 2020

à Conakry, après son renvoi par le SEM

Dans Le Courrier du 15 décembre 2020, nous apprenons que « Abdoul Mariga, 30 ans, est mort le 17 octobre dernier à Conakry, un peu de l’hépatite B, beaucoup de la politique suisse en matière de migration ».

En Suisse depuis 10 ans, Abdoul était cuisinier au CHUV (Centre Hospitalier Universitaire Vaudois). Il a pourtant été renvoyé par le SEM (Secrétariat d’Etat aux Migrations) vers la Guinée où il n’avait aucune attache, probablement déjà malade. Le SEM savait que la Guinée ne le régulariserait pas, mais il l’y a expédié de force.

Sans médicament, sans soins, sans logement, Abdoul est seul, terriblement seul, car il n’a aucune famille en Guinée où il n’a passé qu’une partie de son enfance.  Il passe 11 mois d’errance à Conakry, sans papier, harcelé par la police. Ses amis en Suisse et sa représentante juridique l’aident de loin et font des démarches pour le faire revenir, tout en avisant le SEM de la situation dangereuse que vit Abdoul, mais sans succès.

Le 17 octobre, 2020, Abdoul meurt, toujours seul, à l’hôpital de la capitale.

Mme Emmanuelle Jaquet von Sury, porte-parole du SEM, M. Mario Gattiker, chef du SEM : Retranchés derrière des lois iniques, c’est quand même VOUS qui êtes responsables de la destruction sourde et aveugle de personnes qui devraient obtenir protection dans notre pays. Les fonctionnaires que vous êtes font marcher comme une horloge suisse la séquence: refus-renvoi. Et nous vous maudissons, pour Abdoul, pour d’autres que nous connaissons de près, pour cette année et pour les siècles des siècles !

Parfois, la lutte paie :

Mme N. pourra revoir ses enfants et son mari

Mme N. est afghane. Elle a fui son pays avec son mari, ses trois enfants et sa mère, qui souffre de graves problèmes de santé. Après un long périple migratoire, Mme N. et sa mère arrivent enfin en Suisse. Mais son mari et ses trois enfants restent bloqués au camp de Moria, en Grèce, où ils vivent un vrai cauchemar.

Pendant de nombreux mois, Mme N. se bat pour que ses enfants et son mari puissent la rejoindre. Nous parvenons enfin à contacter une avocate en Grèce qui réussit à faire sortir le père et ses enfants de Moria. Ils peuvent s’installer à Athènes. Mais des démarches juridiques interminables sont encore nécessaires pour que la Suisse accepte la réunification familiale. En attendant, Mme N. est rongée d’inquiétude et sa santé psychique en souffre. De nombreuses hospitalisations sont nécessaires.

Enfin les autorités suisses entrent en matière et la famille de Mme N. devrait arriver en Suisse prochainement. Nous sommes heureux de cette victoire. La lutte paie, mais elle coûte cher ! La santé de Mme N. mais également celle de son mari et de ses enfants ne sortent pas indemnes de ce long combat. Une histoire de plus qui illustre l’absurdité et la violence de la gestion de l’asile en Europe.

 

Newsletter de Noël :

Merci d’avance pour vos dons nécessaires

pour soutenir les requérant-e-s qui font appel à nous

et pour soutenir nos luttes !

A l’année prochaine pour la suite avec vous !

Merci pour vos dons et votre présence !

 

 

NON au centre de renvoi du Grand-Saconnex: manifestation 3 octobre 14h

NON AU CENTRE DE RENVOI

MANIFESTATION

SAMEDI 3 OCTOBRE

14h place de la Navigation

 

Venez nombreux·euses et avec vos masques!

A visionner:

https://www.youtube.com/watch?v=VVaGGh34nMg

https://youtu.be/SRkREqMFxnY

NON AU CENTRE FÉDÉRAL DE RENVOI

La construction du centre fédéral de renvoi débute au Grand-Saconnex mais il n’est jamais trop tard pour renoncer à un projet inhumain.

Voici des années que des associations, des partis politiques, des habitantEs du Grand-Saconnex et même le Grand Conseil genevois s’opposent fermement à ce projet. Symbole d’une politique raciste d’inhospitalité, ce centre de renvoi prévoit 250 places pour les requérantEs d’asile “à expulser”. C’est là – dans un “centre” où les conditions “d’accueil” prévues sont de l’ordre de la semi-détention, voire pire – que les personnes requérantes relevant du domaine de l’asile se verront contraintes d’attendre le moment où leur expulsion sera jugée possible.

UN “ACCUEIL” CARCÉRAL

Le projet est imaginé comme un vaste complexe carcéral de renvoi. Au côté du centre fédéral d’une capacité de 250 places se dresseront les bâtiments de la police internationale et 50 places de détention administrative [1]. Le bâtiment du Centre Fédéral dispose d’un accès direct au tarmac et, comme dans une prison, d’une seule entrée. En son sein, les personnes sont confrontées à une discipline infantilisante et arbitraire : annonce obligatoire en entrant et en sortant, fouilles, punitions, prise d’empreintes digitales, impossibilité de conserver des denrées alimentaires et de cuisiner, une “aide” financière dérisoire qui ne sert qu’à les maintenir à disposition de la police en vue de leur renvoi et, comme seule perspective dite d’occupation, des travaux d’entretien du centre.

UNE POLITIQUE DE SÉGRÉGATION

Tout est également prévu pour que les requérantEs, ne se mêlent pas au reste de la population : demande d’autorisation à chaque sortie du centre, horaires restrictifs (9h-17h en semaine) rendant impossibles le travail et la vie sociale à l’extérieur, interdiction de recevoir des visites de ses proches, scolarisation des enfants à l’intérieur même du centre, etc. Le futur centre de renvoi sera par ailleurs coincé en périphérie de Genève, entre une bretelle d’autoroute et le tarmac de l’aéroport. En plus de l’exclusion géographique, vivre à quelques centimètres de la piste de l’aéroport entraîne des conditions de vie catastrophiques tant à cause des nuisances sonores que de la pollution de l’air. C’est dans ces conditions que l’on prévoit d'”accueillir” celles et ceux dont le seul crime est d’avoir fui les guerres ou la pauvreté.

Ces derniers mois, c’est sans étonnement, mais avec tristesse et colère que nous avons observé le fonctionnement des centres fédéraux construits ailleurs en Suisse (Giffers, Boudry et Embrach notamment). Les récits de violence, d’humiliation, de tabassage et d’impossibilité à être défendu correctement dans la procédure d’asile y sont légion ; nous offrant un avant-goût du traitement qui sera réservé aux requérantEs dans le centre de renvoi du Grand-Saconnex. Il faudra enfin compter avec les interdictions systématiques que connaissent la société civile et les associations dans l’accès à ces centres.

 

Aujourd’hui, les autorités ne peuvent plus dissimuler leurs intentions derrière “l’accélération des procédures” et un visage “humanitaire” pour justifier la construction du centre fédéral de renvoi du Grand-Saconnex. Si ce dernier venait à être construit, il deviendra sans nul doute une des pièces maîtresses d’une politique raciste qui broie les vies auxquelles la Suisse semble accorder de moins en moins de valeur. Le bureau d’architecture Berel Berel Kräutler a eu le culot d’appeler son projet “Philémon et Baucis” qui symbolisent l’hospitalité dans la mythologie grecque. Nous ne sommes pas dupes. Ce centre de renvoi ne doit jamais voir le jour.

Nous demandons l’interruption immédiate de la construction du centre fédéral de renvoi !

Associations et collectifs organisateurs:
Collectif de lutte des MNA, Solidarité Tattes, Coordination asile, solidaritéS, Stopexclusion, Tournoi antiraciste, Groupe Contre les Centres Fédéraux, 3Chêneaccueil, Asile LGBT, Collectif des Assises enfants et jeunes majeur.e.s non accompagné.e.s, Collectif genevois pour la Grève féministe, Collectif Radical d’Action Queer, CUAE, Droit de rester Lausanne, Grève du Climat Genève, Ligue Suisse des Droits de l’Homme Genève, le PS Genève, SIT, les Verts Genève, le Silure, Solidarité sans frontières, UNIA Genève, AMIC (Association des Médiatrices Culturelles), PdT

Avec le soutien de:
HabitantEs de la commune du Grand-Saconnex, CSP, AGORA, Collectif Sans Papiers, AJP, BLM Geneva, Collectif Afro-Swiss – CAS, Collectif Faites des Vagues, Droit de rester Neuchâtel, Outrage Collectif, Collectif Afroféministe Amani, Collectif 15 mai pour la justice sociale et climatique, Collectif 8 mars pour un féminisme révolutionnaire, Elisa-Asile, Jeunesse Socialiste Genevoise, Bla.sh

[1] La “détention administrative” est une pratique qui permet aux autorités d’enfermer une personne pendant qu’elles organisent son renvoi du territoire suisse. Sans la moindre condamnation pénale, la détention administrative peut durer jusqu’à 18 mois.

Violences au Centre Fédéral de Giffers: mesures de rétorsions, clinique psychiatrique et renvoi!

Non au centre de renvoi du Grand-Saconnex :

Sur ce terrain inapte à recevoir des humains, plantons plutôt des arbres !

Samedi 19 septembre, des personnes et collectifs, dont Solidarité Tattes, sont  allés sur le terrain où l’état voudrait construire un centre de renvoi. Nous y avons replanté un arbre et nous avons re-manifesté notre refus de ce projet ignoble.

Mesures de rétorsions,

clinique psychiatrique et renvoi ! 

Visite aux requérants qui ont dénoncé les violences

dans le Centre Fédéral d’Asile de Giffers

 

Mercredi 16 septembre, 3 membres du comité de Solidarité Tattes sont allé-e-s à Fribourg pour faire suite aux échanges avec les 4 requérants d’asile hébergés au Centre Fédéral d’Asile (CFA) de Giffers, à Fribourg. Requérants qui ont été assez courageux pour porter plainte contre les agents de sécurité de ce centre qui les ont violentés à divers moments et à divers degrés, suffisamment pour les envoyer à l’hôpital. Bref : ce sont ces 4 requérants qui ont levé le voile sur ce qui peut se passer dans ce CFA, à l’insu des citoyen-enne-s suisses dont certain-e-s pensent que cette nouveauté (la création des CFA) allait simplifier les démarches pour les requérant-e-s et pour les autorités.

 

Suite à la plainte déposée face à la justice par 4 requérants victimes d’agressions de la part des agents de sécurité, la vie dans le CFA ne s’est pas améliorée pour eux : les agents agresseurs sont restés en place encore plusieurs jours et semaines. Pour les 4 requérants, cela a signifié angoisse, stress, cauchemars et aussi humiliation. Deux d’entre eux ont été hospitalisés en clinique psychiatrique. De ces deux, l’un est sorti de la clinique et du CFA pour entrer en procédure nationale, enfin. C’est la seule bonne nouvelle que nous avons des 4 plaignants. Notre visite à Fribourg devait donc consister à voir les 3 requérants qui se trouvent encore dans le canton: l’un toujours en clinique psychiatrique, à qui nous avons rendu une visite de soutien, lui qui pense au suicide dès que le médecin lui parle de retourner au CFA ; et 2 autres, toujours hébergés au CFA.

 

De ces deux derniers, seul l’un d’eux est venu nous retrouver au buffet de la gare de Fribourg. Il nous a dit que les 2 agents agresseurs n’étaient plus au CFA de Giffers et que cela rendait la vie moins difficile. Mais aussi, il nous a donné un nombre d’exemples stupéfiant des règles à respecter dans ce centre et dont le but ne peut être que celui de tenir les requérant-e-s en respect, de leur rappeler qu’ils-elles n’ont aucun droit et qu’ils-elles doivent se taire, se faire oublier, disparaître. Par exemple :

 

  • Interdiction d’amener de la nourriture à l’intérieur du centre, ce qui pousse les requérants qui arrivent à s’acheter une friandise à la cacher dans les prés (!) et à la manger quand ils sont hors du centre !
  • Punition dès qu’on arrive 5 minutes en retard au repas ou à l’entrée du centre après une sortie dans les environs.
  • Fouilles corporelles à l’entrée et à la sortie du centre et fouilles fréquentes dans les chambres.
  • Pénalités infligées mais jamais notifiées par écrit. A la question : « Pourquoi avez-vous été puni dernièrement ? Pourquoi vous prélève-t-on fréquemment de l’argent sur les 21 fr par semaine auxquels vous avez droit, au point qu’il ne vous reste jamais rien ? », la réponse est : « Je ne sais pas !».

 

Car les « pénalités » ne sont jamais assorties d’un papier qui dise la raison de la punition, la date où elle a lieu et qui l’inflige. Centre Fédéral d’Asile ? On nous parle d’un lieu fermé où règne l’arbitraire.

 

Quant au second requérant plaignant toujours hébergé à au CFA de Giffers, il ne viendra pas à notre rencontre. Il n’a pas le droit de sortir du centre car il a ce jour-là un rendez-vous médical, puis il devra aller au SPOMI (l’office de la population fribourgeois). A notre retour à Genève, nous apprenons… qu’il a été arrêté et emmené à l’aéroport de Genève pour son renvoi en Allemagne ! Cette personne était NEM-Dublin-Allemagne et son délai se situait à la fin de l’année. Mais il a été renvoyé maintenant, alors que la procédure de sa plainte pénale est encore en cours. Nos démarches juridiques et politiques pour demander à M. Gattiker, directeur du SEM, de ne pas renvoyer cette personne alors que la procédure pénale n’est pas close, ont été totalement inutiles. Gattiker a été inflexible.

 

De notre côté, nous sommes bien décidé-e-s à ne pas lâcher les 4 plaignants qui ont eu le courage de dénoncer les violences dans le CFA de Giffers et à ne pas lâcher non plus la mise au grand jour du fonctionnement inacceptable de ces zones de non-droit.

 

Alors c’est simple et logique : si les CFA sont déjà pareillement iniques, le Centre de renvoi prévu pour Genève en bord de piste d’atterrissage pour rendre fous adultes, adolescents et enfants ne doit jamais voir le jour.

L’incendie du camp de Moria :

Mobilisons-nous pour une évacuation immédiate

« Ensemble, nous demandons aux dirigeants européens d’agir dès maintenant/ sans délais.  L’incendie du camp de Moria sur l’île grecque de Lesbos était une catastrophe prévisible. Le plus  grand camp de réfugiés d’Europe est parti en fumée, laissant plus de 12 000 personnes sans toit,  dans un contexte de pandémie. Les politiques migratoires européennes qui conduisent à enfermer  les personnes dans des conditions inhumaines sur les îles grecques doivent cesser. »  Plus d’informations et pétition en ligne ICI.

 

Contre l’expulsion de Tahir

Tahir Tilmo est détenu à Favra depuis ce lundi 7 septembre en vue de son expulsion dans son pays d’origine, l’Éthiopie. Ses amis font tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher son expulsion qu’ils jugent inacceptable. Pour plus d’information et pour signer la pétition c’est ICI.

Newsletter 31/08

Centres Fédéraux d’Asile : NON aux prisons pour hommes, femmes et enfants migrants !
Centre de renvoi du Grand-Saconnex : Dégage !

Pour les frais juridiques des victimes des Protectas du Centre Fédéral d’Asile de Chevrilles ,
Pour la mobilisation contre le centre de renvoi du Grand-Sac,
Pour les familles que nous soutenons ici ou en Grèce ou en Italie :
NOUS AVONS URGEMMENT BESOIN DE SOUTIEN FINANCIER !
CCP : 14-909028-4 / IBAN : CH23 0900 0000 1490 9028 4

D’avance merci pour votre générosité !

Lors de leur mise en service, les Centres Fédéraux d’Asile (CFA) nous ont été présentés comme des centres d’accueil pour requérant-e-s d’asile aménagés afin de faciliter les procédures pour le bien de toutes et tous. Or, plus le temps passe et plus nous nous apercevons que ces CFA ressemblent à des centres de détention, des prisons où les requérant-e-s sont traités comme des criminel-le-s dangereux/euses.

Voici notre observation du fonctionnement du CFA de Chevrilles : Continuer la lecture de Newsletter 31/08

Solidarité Tattes est une association citoyenne qui se bat pour des conditions de vie dignes et pour un accueil inconditionnel des migrant·e·s.