Conférence de presse de lancement de la pétition “Feminist Asylum”(Genève, 11.01.2021)
Crédits vidéo: Elena Orioli –
http://linkedin.com/in/elena-orioli-b9167813a
Vidéo de la conférence de presse
Crédits vidéo: Elena Orioli –
http://linkedin.com/in/elena-orioli-b9167813a
La construction de ce centre jouxtant la piste de l’aéroport a débuté, mais il n’est jamais trop tard pour renoncer à un projet inutile, inhumain, xénophobe et raciste.
Les médias ont récemment révélé les graves violations des droits humains qui ont lieu dans les centres fédéraux d’asile: sanctions arbitraires, obstacles injustifiables à l’accès aux soins médicaux, violences, insultes et comportements racistes de la part des agents de sécurité. Amnesty International évoque, dans son rapport de mai 2021, des actes assimilables à de la torture. Ces violences ne sont pas des actes isolés: on les retrouve dans différents centres fédéraux, les témoignages sont nombreux.
Nécessité de demander une autorisation pour chaque sortie du centre, horaires restrictifs (9h-17h en semaine) rendant impossible une vie sociale à l’extérieur, interdiction de recevoir des visites de ses proches, scolarisation des enfants à l’intérieur même du centre, sanctions à la moindre infraction au règlement, etc. C’est dans ces conditions que l’on prévoit d’”accueillir” celles et ceux dont le seul crime est d’avoir fui les guerres ou la pauvreté.
Près de la moitié des requérant·es que l’on fait vivre dans ces conditions de maltraitance et de semi-détention finissent par sortir du système. Les centres fédéraux déjà existants en Suisse romande sont à moitié vides. Des familles entières sont ainsi poussées dans la clandestinité et donc rendues plus vulnérables encore. Introduire de telles pratiques à Genève reviendrait à se mettre en totale contradiction avec la tradition humanitaire du canton.
Ce centre fédéral, coincé entre une bretelle d’autoroute et le tarmac de l’aéroport, est prévu pour fonctionner comme une véritable usine à renvoi. Concrètement, les requérant·es qui, rappelons-le, viennent trouver refuge en Suisse, se verront soumis à des nuisances sonores et à une pollution de l’air dont les valeurs limites sont largement dépassées dans cette zone, avant d’être embarqué-es de force dans les avions.
https://act.campax.org/p/
Coalition Non au centre de renvoi
Soutiens: 3ChêneAccueil, Agora, Centre Social Protestant Genève, CUAE, Elisa-asile, Droit de rester Neuchâtel, Les Vert·e·s genevois·e·s, LSDH-Genève, Parti socialiste genevois, SIT, Solidarité Tattes, solidaritéS, SSP Genève, Stopexclusion
Au nom de Solidarité Tattes, je viens vous dire pourquoi c’est sous les fenêtres du Conseil d’état genevois que nous manifestons aujourd’hui :
Solidarité Tattes ainsi que d’autres collectifs contactent régulièrement le Conseil d’état. Par exemple, pour demander des papiers et le droit de travailler pour Ayop ; ou pour exiger la régularisation des jeunes déboutés qui se voient bloqués à l’aide d’urgence sur le long terme ; ou pour ne pas renvoyer une femme enceinte ; ou encore pour ne pas renvoyer une personne victime de torture.
Et bien sûr, le Conseil d’état a été contacté pour ne PAS renvoyer Tahir Tilmo par vol spécial, le 27 janvier 2021. Pour Tahir, nous avons ameuté tout le Conseil d’état : Poggia, Torracinta, Hodgers et Apothéloz.
Et comme d’habitude, leur réponse c’est : mensonges et lâcheté.
Acte 1 : les mensonges
Voici ce que nous répond à chaque fois le Conseil d’état, je cite : « Nous tenons à vous rappeler que la politique d’asile relève de la compétence exclusive de la Confédération et que les cantons ne disposent d’aucune alternative légale à leur obligation d’exécuter les décisions rendues par les autorités fédérales ». Vous nous rabâchez cette phrase inlassablement, à chaque courrier, à chaque demande. Et pourtant c’est faux !
Car il existe bel et bien une marge de manœuvre qui se trouve entre les mains du canton. C’est bien vous, M. Poggia, qui donnez l’ordre d’aller chercher Tahir sur son lit d’hôpital, c’est bien vous qui donnez l’ordre de l’attacher dans le vol spécial degré 4, le 27 janvier 2021. Vous auriez pu ne pas le faire.
Et c’est bien vous tous, Apothéloz, Hodgers, Torracinta, que nous avons directement sollicités pour empêcher ce renvoi et qui ne l’avez pas stoppé. Car vous aussi, vous auriez pu l’empêcher.
LA SUITE ICI: Stop renvois Ethiopie_24.2.21_Solidarite Tattes
A-C Domine
En date du 27 janvier dernier vous avez pris la décision de renvoyer notre ami Tahir Tilmo par « vol spécial » en Ethiopie, malgré les nombreux appels de ses amis, de son avocate et en dépit du fait que son état de santé était au plus bas en raison de sa grève de la faim et de la soif entreprise 4 jours auparavant, qui l’avait amené à être hospitalisé quelques heures avant à la demande du Dr Brander.
Depuis son arrivée en Suisse il y a un peu plus de 5 ans et bien que débouté et sans droits depuis plus de deux ans, Tahir a toujours été un membre actif de la vie communautaire genevoise. Il était connu et apprécié par tous ceux qui avait la chance de le côtoyer. TAHIR ÉTAIT UN EXEMPLE D’INTÉGRATION RÉUSSIE : Il a appris le français rapidement, il a tissé des liens avec un large réseau d’amis ‘autochtones’ qui non seulement l’apprécient, mais tiennent profondément à lui. Il aimait ce pays et il a VRAIMENT essayé de montrer qu’il pourrait y apporter une réelle contribution. Il ne souhaitait qu’une chose, c’était que ce pays lui donne une chance, une chance de poser ses bagages, une chance de vivre en paix.
LA SUITE ICI: Stop renvois Ethiopie_24.2.21_Ami_TahirAC
J. Franck
Nous sommes nombreux parmi les amis de Tahir à nous poser de nombreuses questions, et nous voulons aujourd’hui en adresser quelques unes publiquement aux HUG, au SEM, et au conseil d’Etat.
Aux HUG, nous posons les questions suivantes :
LA SUITE ICI: Stop renvois Ethiopie_24.2.21_Ami_Tahir
A. Brina
Je vais essayer de donner quelques éléments de contexte, parce que le vol spécial vers l’Ethiopie qui nous occupe aujourd’hui n’est pas un événement isolé. Il s’inscrit dans une histoire et dans une politique.
On oublie parfois qu’il fut un temps pas si lointain où les vols spéciaux n’existaient pas, et où la Suisse pourtant se portait tout aussi bien. En 1985, la Coordination asile genevoise a tenu une assemblée générale contre les premiers rapatriements forcés : plus de 1’500 personnes sont venues à cette assemblée générale. C’était les premiers vols spéciaux et c’était choquant – notre société serait-elle en train de s’habituer à cette violence?
Il y a eu ensuite toute une série de lois qui sont venues renforcer les niveaux de violence admis pour de tels renvois : détention administrative pouvant aller jusqu’à 1 an et demi, possibilité de renvois échelonnés. Qu’est-ce qu’un renvoi « échelonné »? C’est la possibilité d’exécuter le renvoi d’une famille en plusieurs étapes. Par exemple: on renvoie d’abord le père sous une contrainte maximale, puis la mère et les enfants, qui sont obligés de suivre.
Rappelons aussi que les vols spéciaux ont déjà provoqué la mort d’au moins trois personnes dans le passé en Suisse (arrêt cardiaque, étouffement).
Si j’ai pris ces quelques jalons, parmi d’autres, c’est pour montrer que nous sommes pris dans une glissade sans fin vers l’inhumanité. Qu’allons-nous bientôt encore inventer? Quelle mesure encore plus inhumaine va-t-on bientôt nous vendre avec l’illusion qu’elle permettrait de stopper le phénomène planétaire des migrations? Quelle est la limite? Elle a selon nous été franchie, c’est pour cela que nous sommes ici aujourd’hui.
LA SUITE ICI: Stop renvois Ethiopie_24.2.21_Coord asile
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Solidarité Tattes relaye ici le communiqué de presse des ami-e-s de Tahir et Solomon:
Communiqué de presse – 27 janvier 2021
Au moins 5 personnes devraient être renvoyées dans ce vol spécial depuis la Suisse. Pour deux d’entre elles, le Comité contre la torture des nations unies a demandé à la Suisse l’annulation du renvoi. Nous demandons urgemment aux autorités cantonales et fédérales de renoncer à ce vol spécial et d’annuler l’ensemble de ces renvois.
Ce matin, la police vaudoise est venue chercher Solomon à Frambois. Nous ne savons pas où il se trouve actuellement. Quant à Tahir, il est extrêmement faible à son 4ème jour de grève de la faim et de la soif.
Notre mobilisation ne faiblit pas : venez nous rejoindre devant Frambois, au 27 route de Satigny.
https://lecourrier.ch/2021/01/
https://www.rts.ch/info/
https://www.letemps.ch/suisse/
https://www.tdg.ch/tahir-
Les ami-e-s de Tahir et Solomon
Alors que l’Ethiopie est en proie à des violences indicibles, la Suisse affrète tranquillement un vol spécial vers Addis Abeba.
Une des victimes de cette indignité, Tahir, a entamé une grève de la faim et de la soif ce dimanche 24 janvier 2021. Trois autres personnes seront également déportées lors de ce vol.
Que cessent :
Les renvois forcés vers l’Ethiopie
La conclusion d’accords opaques avec les pays tiers
Le recours à la détention administrative en vue des renvois
NON AU VOL FRONTEX PREVU LE 27 JANVIER!!!
Solidarité Tattes relaye ici les communiqués de presse des amis de Tahir et de la coordination asile vaudoise:
Non au renvoi de Tahir 210125
CP_renvois_ethiopie
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Malgré les clôtures et les restrictions d’accès aux Centres Fédéraux d’Asile (CFA), des requérant-e-s parviennent à nous communiquer ce qui s’y passe :
Délais de séjour dépassés : Alors que, selon le règlement, le séjour maximum dans un CFA est de 140 jours, après quoi les requérant-e-s d’asile doivent être transféré-e-s dans un centre cantonal avec des conditions de vie moins carcérales, ce délai est régulièrement dépassé depuis le début de la crise sanitaire.
Climat de violence : Des requérant-e-s témoignent d’un climat de violence permanent, avec des rixes régulières entre agents de sécurité et requérant-e-s ou entre requérant-e-s eux-elles-mêmes. Les enfants assistent à ces scènes. Des agents de sécurité eux-mêmes craignent un drame.
Règne de l’arbitraire : Les sanctions tout comme les « bons points» (sous forme de tampons !) sont distribués sans explication. Il n’est pas rare qu’un-e requérant-e ne sache pas pourquoi il-elle a reçu une pénalité ! Et les agents de sécurité ne distribuent pas tous le même nombre de tampons aux requérant-e-s d’asile pour les mêmes tâches. Or ces « bons points » permettent d’accéder à des TUP (travaux d’utilité publique) qui sont (légèrement) payés. Ils ont donc une valeur importante pour les requérant-e-s, mais ils sont distribués de manière arbitraire.
Solidarité Tattes a commencé à visiter le CFA de Giffers en début d’année, mais nous avons été stoppé-e-s dans notre action à cause du Covid. D’ailleurs, « visiter » est un bien grand mot, puisque nous avons dû rencontrer les requérant-e-s sur le parking ! Dès que les conditions sanitaires le permettront, nous retournerons à Giffers. Car c’est bien la proximité qui nous a permis de détecter par exemple les graves violences qui se sont déroulées dans ce CFA.
Dans Le Courrier du 15 décembre 2020, nous apprenons que « Abdoul Mariga, 30 ans, est mort le 17 octobre dernier à Conakry, un peu de l’hépatite B, beaucoup de la politique suisse en matière de migration ».
En Suisse depuis 10 ans, Abdoul était cuisinier au CHUV (Centre Hospitalier Universitaire Vaudois). Il a pourtant été renvoyé par le SEM (Secrétariat d’Etat aux Migrations) vers la Guinée où il n’avait aucune attache, probablement déjà malade. Le SEM savait que la Guinée ne le régulariserait pas, mais il l’y a expédié de force.
Sans médicament, sans soins, sans logement, Abdoul est seul, terriblement seul, car il n’a aucune famille en Guinée où il n’a passé qu’une partie de son enfance. Il passe 11 mois d’errance à Conakry, sans papier, harcelé par la police. Ses amis en Suisse et sa représentante juridique l’aident de loin et font des démarches pour le faire revenir, tout en avisant le SEM de la situation dangereuse que vit Abdoul, mais sans succès.
Le 17 octobre, 2020, Abdoul meurt, toujours seul, à l’hôpital de la capitale.
Mme Emmanuelle Jaquet von Sury, porte-parole du SEM, M. Mario Gattiker, chef du SEM : Retranchés derrière des lois iniques, c’est quand même VOUS qui êtes responsables de la destruction sourde et aveugle de personnes qui devraient obtenir protection dans notre pays. Les fonctionnaires que vous êtes font marcher comme une horloge suisse la séquence: refus-renvoi. Et nous vous maudissons, pour Abdoul, pour d’autres que nous connaissons de près, pour cette année et pour les siècles des siècles !
Mme N. est afghane. Elle a fui son pays avec son mari, ses trois enfants et sa mère, qui souffre de graves problèmes de santé. Après un long périple migratoire, Mme N. et sa mère arrivent enfin en Suisse. Mais son mari et ses trois enfants restent bloqués au camp de Moria, en Grèce, où ils vivent un vrai cauchemar.
Pendant de nombreux mois, Mme N. se bat pour que ses enfants et son mari puissent la rejoindre. Nous parvenons enfin à contacter une avocate en Grèce qui réussit à faire sortir le père et ses enfants de Moria. Ils peuvent s’installer à Athènes. Mais des démarches juridiques interminables sont encore nécessaires pour que la Suisse accepte la réunification familiale. En attendant, Mme N. est rongée d’inquiétude et sa santé psychique en souffre. De nombreuses hospitalisations sont nécessaires.
Enfin les autorités suisses entrent en matière et la famille de Mme N. devrait arriver en Suisse prochainement. Nous sommes heureux de cette victoire. La lutte paie, mais elle coûte cher ! La santé de Mme N. mais également celle de son mari et de ses enfants ne sortent pas indemnes de ce long combat. Une histoire de plus qui illustre l’absurdité et la violence de la gestion de l’asile en Europe.
pour soutenir les requérant-e-s qui font appel à nous
et pour soutenir nos luttes !
A l’année prochaine pour la suite avec vous !
Merci pour vos dons et votre présence !
Venez nombreux·euses et avec vos masques!
A visionner:
https://www.youtube.com/watch?v=VVaGGh34nMg
NON AU CENTRE FÉDÉRAL DE RENVOI
La construction du centre fédéral de renvoi débute au Grand-Saconnex mais il n’est jamais trop tard pour renoncer à un projet inhumain.
Voici des années que des associations, des partis politiques, des habitantEs du Grand-Saconnex et même le Grand Conseil genevois s’opposent fermement à ce projet. Symbole d’une politique raciste d’inhospitalité, ce centre de renvoi prévoit 250 places pour les requérantEs d’asile “à expulser”. C’est là – dans un “centre” où les conditions “d’accueil” prévues sont de l’ordre de la semi-détention, voire pire – que les personnes requérantes relevant du domaine de l’asile se verront contraintes d’attendre le moment où leur expulsion sera jugée possible.
UN “ACCUEIL” CARCÉRAL
Le projet est imaginé comme un vaste complexe carcéral de renvoi. Au côté du centre fédéral d’une capacité de 250 places se dresseront les bâtiments de la police internationale et 50 places de détention administrative [1]. Le bâtiment du Centre Fédéral dispose d’un accès direct au tarmac et, comme dans une prison, d’une seule entrée. En son sein, les personnes sont confrontées à une discipline infantilisante et arbitraire : annonce obligatoire en entrant et en sortant, fouilles, punitions, prise d’empreintes digitales, impossibilité de conserver des denrées alimentaires et de cuisiner, une “aide” financière dérisoire qui ne sert qu’à les maintenir à disposition de la police en vue de leur renvoi et, comme seule perspective dite d’occupation, des travaux d’entretien du centre.
UNE POLITIQUE DE SÉGRÉGATION
Tout est également prévu pour que les requérantEs, ne se mêlent pas au reste de la population : demande d’autorisation à chaque sortie du centre, horaires restrictifs (9h-17h en semaine) rendant impossibles le travail et la vie sociale à l’extérieur, interdiction de recevoir des visites de ses proches, scolarisation des enfants à l’intérieur même du centre, etc. Le futur centre de renvoi sera par ailleurs coincé en périphérie de Genève, entre une bretelle d’autoroute et le tarmac de l’aéroport. En plus de l’exclusion géographique, vivre à quelques centimètres de la piste de l’aéroport entraîne des conditions de vie catastrophiques tant à cause des nuisances sonores que de la pollution de l’air. C’est dans ces conditions que l’on prévoit d'”accueillir” celles et ceux dont le seul crime est d’avoir fui les guerres ou la pauvreté.
Ces derniers mois, c’est sans étonnement, mais avec tristesse et colère que nous avons observé le fonctionnement des centres fédéraux construits ailleurs en Suisse (Giffers, Boudry et Embrach notamment). Les récits de violence, d’humiliation, de tabassage et d’impossibilité à être défendu correctement dans la procédure d’asile y sont légion ; nous offrant un avant-goût du traitement qui sera réservé aux requérantEs dans le centre de renvoi du Grand-Saconnex. Il faudra enfin compter avec les interdictions systématiques que connaissent la société civile et les associations dans l’accès à ces centres.
Aujourd’hui, les autorités ne peuvent plus dissimuler leurs intentions derrière “l’accélération des procédures” et un visage “humanitaire” pour justifier la construction du centre fédéral de renvoi du Grand-Saconnex. Si ce dernier venait à être construit, il deviendra sans nul doute une des pièces maîtresses d’une politique raciste qui broie les vies auxquelles la Suisse semble accorder de moins en moins de valeur. Le bureau d’architecture Berel Berel Kräutler a eu le culot d’appeler son projet “Philémon et Baucis” qui symbolisent l’hospitalité dans la mythologie grecque. Nous ne sommes pas dupes. Ce centre de renvoi ne doit jamais voir le jour.
Nous demandons l’interruption immédiate de la construction du centre fédéral de renvoi !
Associations et collectifs organisateurs:
Collectif de lutte des MNA, Solidarité Tattes, Coordination asile, solidaritéS, Stopexclusion, Tournoi antiraciste, Groupe Contre les Centres Fédéraux, 3Chêneaccueil, Asile LGBT, Collectif des Assises enfants et jeunes majeur.e.s non accompagné.e.s, Collectif genevois pour la Grève féministe, Collectif Radical d’Action Queer, CUAE, Droit de rester Lausanne, Grève du Climat Genève, Ligue Suisse des Droits de l’Homme Genève, le PS Genève, SIT, les Verts Genève, le Silure, Solidarité sans frontières, UNIA Genève, AMIC (Association des Médiatrices Culturelles), PdT
Avec le soutien de:
HabitantEs de la commune du Grand-Saconnex, CSP, AGORA, Collectif Sans Papiers, AJP, BLM Geneva, Collectif Afro-Swiss – CAS, Collectif Faites des Vagues, Droit de rester Neuchâtel, Outrage Collectif, Collectif Afroféministe Amani, Collectif 15 mai pour la justice sociale et climatique, Collectif 8 mars pour un féminisme révolutionnaire, Elisa-Asile, Jeunesse Socialiste Genevoise, Bla.sh
[1] La “détention administrative” est une pratique qui permet aux autorités d’enfermer une personne pendant qu’elles organisent son renvoi du territoire suisse. Sans la moindre condamnation pénale, la détention administrative peut durer jusqu’à 18 mois.
Samedi 19 septembre, des personnes et collectifs, dont Solidarité Tattes, sont allés sur le terrain où l’état voudrait construire un centre de renvoi. Nous y avons replanté un arbre et nous avons re-manifesté notre refus de ce projet ignoble.
Mercredi 16 septembre, 3 membres du comité de Solidarité Tattes sont allé-e-s à Fribourg pour faire suite aux échanges avec les 4 requérants d’asile hébergés au Centre Fédéral d’Asile (CFA) de Giffers, à Fribourg. Requérants qui ont été assez courageux pour porter plainte contre les agents de sécurité de ce centre qui les ont violentés à divers moments et à divers degrés, suffisamment pour les envoyer à l’hôpital. Bref : ce sont ces 4 requérants qui ont levé le voile sur ce qui peut se passer dans ce CFA, à l’insu des citoyen-enne-s suisses dont certain-e-s pensent que cette nouveauté (la création des CFA) allait simplifier les démarches pour les requérant-e-s et pour les autorités.
Suite à la plainte déposée face à la justice par 4 requérants victimes d’agressions de la part des agents de sécurité, la vie dans le CFA ne s’est pas améliorée pour eux : les agents agresseurs sont restés en place encore plusieurs jours et semaines. Pour les 4 requérants, cela a signifié angoisse, stress, cauchemars et aussi humiliation. Deux d’entre eux ont été hospitalisés en clinique psychiatrique. De ces deux, l’un est sorti de la clinique et du CFA pour entrer en procédure nationale, enfin. C’est la seule bonne nouvelle que nous avons des 4 plaignants. Notre visite à Fribourg devait donc consister à voir les 3 requérants qui se trouvent encore dans le canton: l’un toujours en clinique psychiatrique, à qui nous avons rendu une visite de soutien, lui qui pense au suicide dès que le médecin lui parle de retourner au CFA ; et 2 autres, toujours hébergés au CFA.
De ces deux derniers, seul l’un d’eux est venu nous retrouver au buffet de la gare de Fribourg. Il nous a dit que les 2 agents agresseurs n’étaient plus au CFA de Giffers et que cela rendait la vie moins difficile. Mais aussi, il nous a donné un nombre d’exemples stupéfiant des règles à respecter dans ce centre et dont le but ne peut être que celui de tenir les requérant-e-s en respect, de leur rappeler qu’ils-elles n’ont aucun droit et qu’ils-elles doivent se taire, se faire oublier, disparaître. Par exemple :
Car les « pénalités » ne sont jamais assorties d’un papier qui dise la raison de la punition, la date où elle a lieu et qui l’inflige. Centre Fédéral d’Asile ? On nous parle d’un lieu fermé où règne l’arbitraire.
Quant au second requérant plaignant toujours hébergé à au CFA de Giffers, il ne viendra pas à notre rencontre. Il n’a pas le droit de sortir du centre car il a ce jour-là un rendez-vous médical, puis il devra aller au SPOMI (l’office de la population fribourgeois). A notre retour à Genève, nous apprenons… qu’il a été arrêté et emmené à l’aéroport de Genève pour son renvoi en Allemagne ! Cette personne était NEM-Dublin-Allemagne et son délai se situait à la fin de l’année. Mais il a été renvoyé maintenant, alors que la procédure de sa plainte pénale est encore en cours. Nos démarches juridiques et politiques pour demander à M. Gattiker, directeur du SEM, de ne pas renvoyer cette personne alors que la procédure pénale n’est pas close, ont été totalement inutiles. Gattiker a été inflexible.
De notre côté, nous sommes bien décidé-e-s à ne pas lâcher les 4 plaignants qui ont eu le courage de dénoncer les violences dans le CFA de Giffers et à ne pas lâcher non plus la mise au grand jour du fonctionnement inacceptable de ces zones de non-droit.
Alors c’est simple et logique : si les CFA sont déjà pareillement iniques, le Centre de renvoi prévu pour Genève en bord de piste d’atterrissage pour rendre fous adultes, adolescents et enfants ne doit jamais voir le jour.
« Ensemble, nous demandons aux dirigeants européens d’agir dès maintenant/ sans délais. L’incendie du camp de Moria sur l’île grecque de Lesbos était une catastrophe prévisible. Le plus grand camp de réfugiés d’Europe est parti en fumée, laissant plus de 12 000 personnes sans toit, dans un contexte de pandémie. Les politiques migratoires européennes qui conduisent à enfermer les personnes dans des conditions inhumaines sur les îles grecques doivent cesser. » Plus d’informations et pétition en ligne ICI.
Tahir Tilmo est détenu à Favra depuis ce lundi 7 septembre en vue de son expulsion dans son pays d’origine, l’Éthiopie. Ses amis font tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher son expulsion qu’ils jugent inacceptable. Pour plus d’information et pour signer la pétition c’est ICI.
Pour les frais juridiques des victimes des Protectas du Centre Fédéral d’Asile de Chevrilles ,
Pour la mobilisation contre le centre de renvoi du Grand-Sac,
Pour les familles que nous soutenons ici ou en Grèce ou en Italie :
NOUS AVONS URGEMMENT BESOIN DE SOUTIEN FINANCIER !
CCP : 14-909028-4 / IBAN : CH23 0900 0000 1490 9028 4
D’avance merci pour votre générosité !
Lors de leur mise en service, les Centres Fédéraux d’Asile (CFA) nous ont été présentés comme des centres d’accueil pour requérant-e-s d’asile aménagés afin de faciliter les procédures pour le bien de toutes et tous. Or, plus le temps passe et plus nous nous apercevons que ces CFA ressemblent à des centres de détention, des prisons où les requérant-e-s sont traités comme des criminel-le-s dangereux/euses.
Voici notre observation du fonctionnement du CFA de Chevrilles : Continuer la lecture de Newsletter 31/08